Le petit marchand de sourires : Livre numérique :

Olivier, 10 ans, est atteint de la progeria, cette maladie qui fait vieillir le corps plus vite que l'âme. L'espace d'un instant, le petit garçon et ses parents, unis comme jamais, nous invitent dans un dialogue où se mêlent l'innocence, les rires, les peurs et les rêves.

Ce texte est vibrant d'émotions, tout en délicatesse, la poésie de l'enfance survolant le drame de l'existence.

Rédigé magistralement, à aucun moment l'auteur ne cède à la facilité du sensationnel. Au contraire, il signe, avec cet ouvrage, un texte à la fois poétique et respectueux. Ce petit garçon, Olivier, nous transmet, avec toute cette charmante maladresse de l'enfance, un message d'espoir qui n'est rien d'autre qu'une ode à la vie.

Bonne lecture!

Romain

Date de parution : 2 octobre 2015.

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Commentaire de Jean-françois Joubert le 26 février 2016 à 9:57

Extrait :

  • Regarde ! La lumière… Elle vient de loin, traverse le ciel, la vitre, et te caresse la joue.

  • Papa ?…

  • Tu sais, elle est la source de l’univers…

  • Je vais mourir ?



L’enfant est malade, les gènes. Les cellules de son corps vieillissent à une vitesse accélérée, plus de cheveux, les yeux fatigués, la peau flétrie. Olivier a douze ans et l’air d’en avoir cent. C’est un enfant tranquille qui aime la vie, mais cette garce l’a piégé dès son entrée dans ce monde. Nous sommes samedi, son père se trouve à son chevet, la peur au ventre.



  • Tu as froid ?

  • Non, tu sais... je suis triste.

  • Veux-tu que je te raconte une histoire ?

  • Oui, raconte-moi... la vie.



Dans son lit, le petit Olivier rêve souvent aux montagnes, aux hiboux et à des voyages sur l’Océan.



  • Que veux-tu savoir ?

  • Tout !

  • Le Printemps ôte les peines, les fleurs épanouies arborent des couleurs fleuves, essence d’arc-en- ciel.

  • C'est quoi l'essence ?

  • C'est ce qui touche le coeur des sens... Imagine plus haut, les oiseaux chantent une ode au ciel et les merveilles du renouveau semblent illuminer le Monde.



Dans cette petite pièce où la mort s’occupe de ce petit corps, la poésie et le rêve peinent à trouver leur place. Elle vient le chercher. Les lèvres du père se pincent… Son regard devient intérieur, il cherche ses mots.



  • Papa ! … Raconte. Je veux connaître toute l’histoire.

  • Au début, on ne trouvait pas les images, le vide, le noir. Une pensée s’est levée comme le souffle du vent et elle a tout inventé… Les prairies, les poissons volants, les sorcières et la forêt.

  • Toute seule ?

  • Je ne sais pas, Olivier.

  • C’était qui ?

  • Dame Nature !

  • L’origine du monde… est une femme ?

  • Je le crois.

  • Et le diable ?

  • Tu en as peur ?

  • Non, je suis un enfant. Il ne s’intéresse pas à moi.

  • Jamais, jamais?

  • Parfois, dans mes cauchemars. Mais je ne laisse pas faire. Je me bats.

  • Tu es courageux.



L’enfant tousse.



  • Tu es fatigué. Je te laisse ?

  • Non, je n’ai pas sommeil. Tu sais, je vais vous quitter… Alors, ne me laisse pas seul !



La larme qui brille dans les yeux du père ne doit pas se voir. Il aime son fils, Olivier. Il a beau être un homme solide, il est impuissant face à la nature qui a déposé cette bombe dans le corps de son enfant. Parfois, il aurait aimé tabasser la créature créatrice pour cette injustice.



  • Quel est ton animal préféré ?

  • Euh… Le chat…

C’est un animal magnifique. Tu sais, les chats connaissent la magie.

  • Ils volent ?

  • Non, mais leur esprit le fait pour eux. Les chats se glissent dans nos rêves, ce sont eux qui remplissent nos nuits.

  • Et les dauphins ?

  • Ce sont les seigneurs des mers, ils connaissent les secrets des hauts-fonds. Une fois, j’en ai vu en vrai.

  • Tu as nagé avec eux ?

  • Non, mais l’envie était là. Quand ils dansent dans l’eau, tout devient léger.

  • Comme une plume ?

  • Encore mieux…



Dehors, le soleil rend joyeux. Olivier ne voit pas le canard qui se promène sur le lac, mais il veut savoir le pourquoi du comment, comme tous les enfants, conscient que son âme va bientôt rejoindre les cieux. Son père fait son possible pour ne pas pleurer, lui aussi. Il sent que l’enfant va bientôt rejoindre le pays des songes, ou ailleurs ?



  • Si tu veux ce soir, nous irons voir les étoiles.

  • Oh, oui !

  • Le ciel raconte des histoires.

  • Tu sais ? Des fois, je ne dors pas alors je me lève et les regarde.

  • Elles te parlent ?

  • Elles m'ont appris que, si certaines sont mortes depuis des milliers d'années, elles continuent de briller. Les étoiles sont des souvenirs.



Olivier regarde son père d'un air sérieux. Malgré son jeune âge, la maladie l'a rendu suffisamment mature pour comprendre les affres de la vie.

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