En fuite

Golfe de Gascogne, en fuite, un bout de foc pour maintenir au mieux l’assiette, un coup de baston comme cela, j’en ai pas vu depuis que je navigue, alors là, je vais aux Antilles, depuis un mois on calcule la météo, on, c’est qui, les cinq membres de l’équipage qui vont à la capitainerie et regardent anticyclone et dépression, « mal de mer » allongé sur la banquette du carré, je vomis ma bile dans un seau, de l’eau dans le cockpit, dehors zéro degré, hémisphère nord début de notre sort sur « l’aigue-marine » partie de Vendée, ponton Vendée globe, s’il vous plaît ! « mal de mère », c’est un peu comme une fièvre et un soupçon de palud, vous mourez, vous vous videz, vous êtes en souffrance, les quinze mètres et les cinq membres de l’équipage sont au plus mal, les vagues sont en vrac, dehors il faut s’accrocher pas à la barre, mais s’accrocher à la vie, un fil nous maintient sur le bateau z’au cas où un paquet de mer en désordre sur ce coup-là vient vous frapper sur le pont, en veille, l’anémomètre affiche les nœuds plus de cinquante dans les claques, sacré coup de baston, pas fier l’Humain sur son bout de chair, il a froid, il a faim, peur pour certains, moi, mon mal de mer ne me permet même pas d’avoir peur, une soupe à la tomate que le capitaine du bateau me livre pour que j’aille dehors tenir le quart, à deux ils en peuvent plus de recevoir l’embrun dans la face, en pleine gueule, il faut être dur comme un paysan, un homme de la terre, un qui tue les poules de ses mains, mange les animaux à qui il donne des petits noms, je vais dehors, fais glisser au mieux le navire, la plaisance ils appellent cela, en fuite, pas comme les paysans « Penn ar bed » qui déposaient leurs pommes de terre, la fierté de leur terroir sur le bitume de la ville de Brest, un port, et autour, aux alentours des champs, je suis à l’agonie pas en Patagonie près du Horn ce rocher assassin de bien des marins, la mer balance nos tonnes comme les cultivateurs doivent venir se battre pour vivre dignement, petit souvenir d’enfance rue Jean-Jaurès, je marchais dans une purée de patate, coup de baston, je croyais que c’était de la neige qui fondait, une rue de patate, et moi sur l’eau, je respire un peu pour la première fois accroché à un fil, ma vie est en danger, je regarde les vagues, elles sont en désordre pas comme la maréchaussée qui tire à coups de jets d’eau ou mettent des patates à ceux qui se nourrissent sur les aliments du florilège de magasin, hyper-surface, et consorts qui par la grâce de l’État et les gardiens de notre sécurité forment une barrière bien ordonnée pour ne pas gêner le porte-monnaie plein, le vide, il s’en moque en Europe, crève la dalle de béton du silence de l’égoïsme capitaliste, comme nous le cœur de la plaisance en voyage pour voir le paysage, la houle, les cétacés, les c’est assez des bonnets rouges identitaires de ceux qui en ont marre de recevoir des coups de matraque ne pouvant offrir l’insupportable téléphone dernier cri à leurs enfants. Quand les paysans sont dans la rue Wall Street, et ses fonds de pension se gavent, milliardaire, croissance, mais mince, saperlipopette, zut, salaud de la rose des vents, égoïste maillon de la chaîne comprenez que la vie est un jeu pas un jouet, une belle voiture avec des chevaux sous le capot, adepte de la croissance, qu’elle soit démographique, ou financière pensez qu’un système qui oblige les manifestations pour vivre, aller à l’essentiel, il faut faire un système hybride pas un basé sur le capital, et l’obéissance aveugle, car quand le premier maillon de la chaîne celui nourricier, celui qui répond à nos besoins élémentaires, un toit, des habits, boire, manger, respirer et non des sous-adeptes de la souffrance oubliez ce mot croissance, la Terre est une, les énergies fossiles sont son équilibre, sa masse, elle a cessé de grandir, oui la Terre a un tempérament volcanique, elle hume, se fâche et lâche du feu, le cœur de ce dragon est de feu, si vous ne voulez pas partir en orbite versus poussière, apprenez à penser ! La Terre est notre manteau, marin, ou terrien, humains, au sommet du règne animal, la Terre est notre manteau, notre unique tunique, ne tuez pas la bleue l’Océan de mes pensées, rêvez, inventez, ré-inventez le mot : Paix !

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