Synthèse argumentaire pour la réunification administrative de la Bretagne :

Synthèse argumentaire pour la réunification administrative de la Bretagne :

Texte qui date un peu mais toujours d'actualité et destiné à l'époque ,  à faire passer en mon conseil municipal une motion sur la réunification 

En préambule, je dirais que l’enjeu de la réunification de la Bretagne dépasse les simples clivages politiques. Les élus du Conseil Régional de Bretagne et du Conseil Général de Loire-Atlantique, entre autres, l’ont bien compris puisqu’ils ont voté à l’unanimité à plusieurs reprises des vœux en faveur de la réunification. Ce principe de dépassement des clivages a d’ailleurs été réaffirmé par les élus présents à Saint-Herblain, le dimanche 15 mars 2009 lors de l’assemblée générale de Bretagne Réunie (association militant pour la réunification de la Bretagne et qui compte à l’heure actuelle plus de 5500 adhérents, ce qui n’est tout de même pas rien).

Ensuite, si la légitimité de la demande de réunification trouve naturellement sa source dans l’histoire et la culture, il ne s’agit pas pour autant d’une revendication qui regarde vers le passé a contrario des tenants du statu quo institutionnel qui se satisfont d’une décision arbitraire du régime de Vichy et du Maréchal Pétain.

Revendiquer la réunification de la Bretagne c’est tout au contraire être tourné résolument vers l’avenir, c’est avoir une vision globale des enjeux et un sens de l’anticipation qui doivent guider toute bonne politique régionale. La réunification de la Bretagne est, à n’en pas douter, un des enjeux pour l’avenir économique des bretons .Et le développement économique de la région passe nécessairement par une cohésion territoriale formant un trait d’union entre ses habitants, une communauté de destin unie par l’histoire, la culture et le sentiment d’un futur à partager.

On ne peut en effet balayer le souci de réelle cohésion territoriale d’un trait de plume car le problème des territoires est, à l’évidence, au centre de la question sociale : c’est en effet dans le cadre d’un territoire que se mènent les politiques publiques et que se combattent les inégalités. Un territoire cohérent historiquement, culturellement et socialement devient ainsi un véritable espace de solidarité et de démocratie.

Pour en revenir à l’aspect économique, nous devons considérer que les régions fortes et dynamiques en Europe et dans le Monde s’appuient sur une identification claire à l’externe (à l’international) et mobilisatrice à l’interne : Bavière, Catalogne, Ecosse… a contrario d’idées de constructions technocratiques comme un pseudo grand ouest dont certains nous rebattent les oreilles qui n’offre aucune visibilité et qui pour les Américains pourrait être le Far West tandis que pour les Allemands cela serait la Rhénanie (comment pourrions-nous nous y retrouver ?).

Au delà des identités culturelles, des logiques économiques intègrent donc cette dynamique liée à une identification claire et précise : le nombre d’entreprises membres des réseaux « produits en Bretagne » s’étalant sur les cinq départements est de ce point de vue significatif. La Bretagne est un territoire qui fait vendre en Loire-Atlantique.

Mais l’enjeu économique dépasse ce seul département. Du point de vue maritime, le retour de Nantes et de Saint-Nazaire dans la Bretagne est une évidence : Brest, Lorient et Saint –Nazaire ont des convergences maritimes à mettre en synergie. Ces synergies ne seront pas perçues et soutenues dans un grand ouest tel qu’évoqué plus haut où Laval, Le Mans et Angers tournent le dos aux logiques « Atlantique ».

Les élus responsables que nous sommes ne peuvent ignorer le rôle des synergies de territoire dans la résolution des difficultés économiques. Ces synergies sont d’autant plus efficaces qu’elles collent avec le territoire vécu et perçu de l’extérieur.

Face à la crise , une Bretagne entière et forte est donc un excellent outil.

Il convient, en effet, de souligner à ceux qui seraient tenté de dire que la Bretagne même réunifiée serait encore trop petite à l’échelle européenne que l’efficacité d’une organisation territoriale est avant tout une question de compétences et de moyens dans un espace clairement identifié et reconnu et nous pouvons aussi rappeler que la Bretagne réunifiée c’est 4,3 millions d’habitants soit la population de la Norvège ou de l’Irlande et plus que la Belgique.

Quand à ceux qui s’inquièteraient de savoir quelle pourrait être la capitale de la Bretagne réunifiée, nous pourrions d’abord remarquer qu’il convient de faire le distinguo entre la question de la réunification et l’organisation de sa mise en œuvre dont relève le choix de la capitale, que le processus prendra un certain temps pendant lequel il sera possible de réfléchir à la meilleure solution tout en considérant qu’ailleurs dans le monde , il y a parfois plus d’une capitale dans un même pays : une des pistes pouvant donc être : à Rennes , le rôle de capitale administrative, à Nantes celui de capitale économique et à Brest celui de capitale …maritime.

Quand , enfin, à ceux qui estimeraient qu’il vaut mieux songer à développer les coopérations, comment ne pas voir qu’entre Nantes et Rennes, par exemple, ces coopérations se feraient encore plus facilement dans une Bretagne réunifiée et comment ne pas voir qu’elles seraient aussi plus faciles entre territoires clairement identifiés ?

 

Pour tout ce qui vient d’être dit, parce qu’être partisan de la réunification de la Bretagne c’est se tourner résolument vers l’avenir et vers le progrès, je vous demande donc de vous prononcer tous en faveur de ce vœu pour qu’une consultation populaire soit organisée sur les cinq départements bretons sur la question de la réunification administrative de la Bretagne.

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Commentaire de christiane charrier le 19 septembre 2011 à 7:40
c'est vrai, l'idée de capitale multiple aurait l'avantage de plaire à tous les bretons! mais comme cela n'existe pas en france, on n'y pense pas automatiquement !  il n'y en a que pour paris  ,paris paris !
Commentaire de Sylvain Berhault le 17 septembre 2011 à 9:08
Trugarez vras Roeñver  ..C'est à peu près cela en effet ... mais je ne suis pas sûr que la formule " une capitale " multiple soit immédiatement comprise !!!
Commentaire de Roeñver Gouarn (Rémy Garreau) le 17 septembre 2011 à 8:52
Le problème c'est que ceux qui voient dans la Réunification un conflit entre Rennes et Nantes sont trop calqués sur le modèle français privilégiant le développement d'une seule grande ville : Paris. Quantité d'autres pays parviennent à développer plusieurs grandes villes, et c'est entre autres une manière de répartir les compétences. Une Bretagne réunifiée pourrait bien entendu développer plusieurs grandes villes, et avoir une "capitale" multiple. Beaucoup penchent d'ailleurs pour le trio Rennes-Nantes-Brest.
Commentaire de christiane charrier le 17 septembre 2011 à 7:21

oui, en effet , mais à mon avis, la réunification est inéluctable , vu le fort  consensus qui existe en ce sens ...enfin du moins, en bretagne, mais c'est cela qui compte après tout ! 

l'idée dune consultation populaire est excellente ! 

 

Commentaire de Sylvain Berhault le 16 septembre 2011 à 11:45
C'est avant tout une question d'aménagement du territoire , une réponse à l'argument qui veut opposer Nantes à Rennes pour empêcher la réunification mais ce n'est pas qu'une réponse de circonstance car cette proposition répond davantage à une organisation non centralisée conforme à nos voeux. Vous noterez enfin que Rennes, dans cette idée, reste capitale mais avec des compétences particulières !!!
Commentaire de christiane charrier le 16 septembre 2011 à 11:36

je suis d'accord, mais ...j'aimerais que rennes reste capitale de la bretagne quand même ! quand j'envois à des amis étrangers une carte postale de rennes avec cette légende :"capitale de la bretagne", je suis fière

mais j'aime toute le bretagne ! elle est unique !

 

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