"Seuls 2 à 3% des combats valent le coup d’être menés"

Basé à Lorient (56), Thierry est créateur d'entreprises technologiques. Il évoque les notions de combat asymétrique, du petit "agile et intelligent", du détachement.

Cette interview fait partie de la série d'entretiens "La Breizh Tech" offrant des conseils à toute personne entreprenante dans une grande ville ou dans un village en Bretagne.

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Bonjour Thierry, pourrais-tu te présenter ?

Depuis 25 ans j’oeuvre comme créateur d’entreprises technologiques. Passionné par la transposition aux PME/TPE des concepts stratégiques, notamment celui des combats asymétriques et de la résilience aux opérations coercitives, je partage cette expérience de praticien généraliste des marchés fortement « disputés ». Coups bas et opérations subversives devenues monnaie courante dés que l’on détient des parts de marché ou des savoirs faire, et ce quelque soit la taille de sa niche et son implantation. La guerre économique ce n’est pas que la guerre, les conventions de Genève en moins, mais un combat de rue, une guérilla avec les esprits comme champs de bataille et les images comme armes !

Qu'est ce que veut dire "le combat asymétrique" ?
La notion de combat asymétrique, associée à celle de systémique, fait tout autant référence à un mode de pensée et d’actions non conventionnelles qu’à une notion de rapports de force ou de taille. Par économie et efficience, elle recherche un effet de levier maximum et un fort pouvoir déstabilisant, mais aussi toutes les possibilités d’évitement ou de non combat par une anticipation et une préparation à large spectre. A l’heure de l’hypermédiatisation c’est aussi savoir prospérer sous le lobe radar. Quand le petit est agile, éthique, durable et intelligent, c’est souvent lui qui gagne à condition de pouvoir éviter la sidération et l’improvisation. Mais qui est et sera l’ennemi(s) et quelles sont ses cartes mentales ?

Les entrepreneurs ont parfois des formes de combats à mener. Quels principes peut-on appliquer dans sa vie professionnelle ? (Et peut-être même dans la vie en général)

La vie professionnelle, comme personnelle, peut être un combat, mais ne doit pas être une suite de combats qui épuisent les ressources, dont le temps de cerveau disponible pour créer et innover. Dans la vie(s) seuls 2 à 3% des combats valent le coup d’être menés. Ce sont ceux qui touchent aux valeurs fondamentales ou lorsque l’autre veut notre peau. Ceux la ne peuvent être perdus, il faut donc frapper le premier et le plus fort possible pour en limiter la durée et les risques de prendre un mauvais coup. Pour le reste, les 98%, le détachement ou la fuite, non par faiblesse mais par intelligence stratégique, sont toujours préférables aux reflexes du cerveau reptilien ou de la testostérone.

Est t’il nécessaire d’avoir une stratégie pour gagner ?
Ce terme galvaudé sert souvent, au mieux de faire valoir pour justifier les budgets, et au pire de gloriole à postériori pour le dirigeant ayant bénéficié d’un heureux concours de circonstances. Ce qui est indispensable au lieu d’un kit standard de prêt à agir, souvent vendu fort cher, c’est le triptyque, un Homme, un projet et une vision stratégique à 5 ou 10 ans. C’est de là que découlera un couloir de navigation vers l’objectif dans lequel seront déroulées des stratégies adaptatives et temporelles en fonction des réactions des autres acteurs et des environnements. 

Contact Thierry Fauvet : thierry@nrjbio.fr

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