Imaginez notre ravissement, Madame la majestueuse lune,
Quand vous posez vos chandelles sur nos coteaux de dunes.
Avec votre air goguenard, laissez la mer se retirer,
Otez votre nique, éluder votre pied de nez.
Tâchez de masquer votre cynique arrogance,
Qui frappe à notre porte pour faire frémir nos vengeances.
Cependant, merci de votre témérité, vous qui faites germer,
Les petites graines du fermier, implorant votre fécondité.
Soyez bonne princesse, laissez-donc maman avec bébé,
Ne pas se presser, pour héler la proche maternité.
Nous vous intimons de poser votre sourire narquois,
Aller, déguerpissez, prenez votre fagot sous le bras.
Mes chers terriens, tâchez de comprendre mes phases.
Je suis petite, mais grandit, et jamais ne me lasse.
J'observe avec grande attention, les délires de vos nuits.
Je tâche de vous caresser l'oreiller, sans bruit.
Je suis près de chacun pour lui titiller le sommeil,
Alors, si je suis ronde, laissez-moi donc, mon tour de veille.
On m'affuble parfois de pouvoirs exorbitants,
Je vous accorde votre finesse, ça me flatte, pour autant.
Une suggestion m'est permise, restez-bien où vous êtes,
Soyez attentifs, ne vous adressez plus à moi, maîtrisez votre tête,
Evitez les fouilles inutiles, ouvrez vos vestibules,
Et ingurgitez bien cette phrase: « Ah, je ne suis plus dans la lune! »


JK