Rennes, rien d’autre qu’un désastre humanitaire en perspective.

Demandeurs d’asile, migrants, sans-papiers, peu importe le nom attribué. Ils sont là. 300 pour le moins mais très certainement plus. 300 à vivre, depuis plus de deux ans,  dans les réquisitions orchestrées par l’association Dal35. Mais d’autres demeurent dans les caves, les parkings ou sur les trottoirs de la Ville de Rennes et de Rennes-Métropole. 

Qui s’en offusque vraiment ?

Les travailleurs sociaux dénoncent avant tout leurs conditions de travail. Les chiffres publiés par ces associations ou organismes collaborant avec les services d’Etat sont éloquents. Seule, quotidiennement, une cinquantaine de personnes, mais souvent moins affirment-ils, ne trouveraient pas de place au 115… Rien qui ne s’apparente à la réalité.

Les élus de la Ville de Rennes et de Rennes-Métropole, bien qu’alertés et sollicités sur cette problématique, affirment avant tout que le logement des populations migrantes n’est pas de leur compétence. Hommes, femmes et enfants peuvent dormir à la rue sur les territoires qu’ils administrent. Le respect du droit administratif l’emporte sur celui des droits fondamentaux, de la dignité humaine.

Une multitude d’associations vient en aide aux sans-abris, étrangers ou pas d’ailleurs, mais nul front commun ne surgit. S’agit-il d’accompagner la misère ou de la combattre ? La question mérite d’être posée. L’obtention ou la baisse des subventions demeure trop souvent le seul discours entendu. L’indignation, le seul projet de lutte.

Les partis politiques, voire les syndicats, à les entendre, lutteraient contre l’exclusion, toutes les formes d’exclusions, celle-ci comprise. Indéniablement les mots sont gravés dans les programmes, les textes de soutien mais au quotidien il n’en reste rien.

Les institutions religieuses prônent l’aide au plus démunis mais franchissent rarement leurs propres cercles d’influence. Il faut croire avant tout et ne pas se tromper de chapelle….

Les médias relatent ponctuellement les points forts des actions en faveur des personnes à la rue mais aussi la parole officielle. Rares sont les articles qui soulignent les contradictions et les omissions des discours de circonstance qui affirment que l’Etat et les collectivités locales respectent le droit.

Mais l’Etat via ses services préfectoraux se dispense de respecter le droit français et européen. La notion des moyens disponibles occulte et piétine celle d’obligation de résultat. Une famille restera à la rue puisqu’une autre est logée et inversement. En permanence la volonté de précarisation s’oppose à celle de la pérennisation des situations personnelles. Il n’y a plus d’urgence, plus de santé publique. Rien qu’un désastre humanitaire.

Une poignée de militants décriés

Les réquisitions citoyennes effraient les bonnes consciences. Néanmoins le résultat est concret, immédiat. L’ensemble des acteurs sus cités condamnent les méthodes du Dal35. Mais au-delà des mots que font-ils vraiment ? 

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Commentaire de Manon Deniau le 15 mai 2012 à 20:21

Très bon billet ! :-)

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