(Tous droits réservés. Portrait publié dans le cadre du partenariat avec Breizhbook)

Renan Luce

Chanteur normal

Après s'être accordé une longue pause, le Finistérien revient avec un troisième album, D'une tonne à un tout petit poids, enregistré chez lui, près de Morlaix.

Par Alexandre Le Drollec Photo Emmanuel Pain

Autant qu’on s’en souvienne, depuis sa soudaine irruption dans la chanson au milieu des années 2000, Renan Luce ne s’est jamais déparé de ce sourire malicieux de gamin rêveur, ni de ce visage angélique qui fait dire à ceux qui le croisent :
ce type-là est un mec sympa. Renan Luce transpire la simplicité, l’humilité. Mais attention. Sous ces airs de charmant jeune homme, se cache un redoutable auteur-compositeur qui, en moins de dix ans, a su s’imposer sur le devant de la scène française. Quelque part entre Bénabar, Alain Souchon et Vincent Delerm.  Aussi, Le Figaro n’a-t-il pas hésité, le mois dernier, à dire de lui qu’il était désormais l’un des “chanteurs préférés des Français”. 

Comment Renan Luce, 34 ans, en est-il arrivé là ? Tout débute à Plourin-lès-Morlaix, commune de  4 000 habitants, coincée entre la Manche d’un côté, les Monts d’Arrée de l’autre. C’est là, dans cette campagne nord-finistérienne, qu’il passe les dix-sept premières années de sa vie. Enfance heureuse. Un père médecin, une mère instit’. Tout petit, il a déjà une idée quant à son avenir : “Dès la maternelle, je disais que je voulais chanter”, confie-t-il à Bretons. “Je me suis toujours bien senti dans ce mode de communication.” Les années passent. Au collège, il commence à plaquer ses premiers accords de guitare. Au lycée, le voilà qui peaufine ses premiers textes. 

Un succès fulgurant

Au milieu des années 1990, Renan Luce, jeune homme, voit défiler sur les scènes de la région – avec un mélange d’envie et d’admiration – les Louise Attaque, Miossec, Noir Désir. Une révélation. “Ces mecs avaient une manière très simple de se présenter. Ça me parlait.” Avec sa guitare, il se lance tête baissée à l’assaut des cafés-concerts. “L’école des bars, c’est l’école de la simplicité. Tu viens avec ta guitare, des chansons et des histoires à raconter. Et là, tu dois capter les gens.”

Après une parenthèse de trois ans à l’école de commerce de Toulouse, c’est à Paris que Renan Luce continuera à “capter les gens”. Au fil des mois et des concerts, il se fait un nom, fait deux rencontres déterminantes (avec Olivier Lefebvre, éditeur chez Universal, et Jeff Génie, manager) et signe son premier album, Repenti, en 2006. Le succès est immédiat, et vertigineux. Porté par les titres La Lettre, Les Voisines et Repenti, le disque s’écoulera à plus de 800 000 exemplaires.
La France se découvre un formidable conteur qui a l’art et la manière de ramasser des histoires en moins de quatre minutes.

Tout va alors très vite. Le jeune premier arpente la France du nord au sud, d’est en ouest, écume les Zénith, les festivals et les petites salles, glane deux Victoires de la musique en 2008 (album révélation et révélation scénique), publie un deuxième album en 2009, Le Clan des miros, qui contient le titre On n’est pas à une bêtise près, qui sera la BO du film Le Petit Nicolas. Puis enchaîne avec une nouvelle tournée marathon.

Retour aux sources

Et depuis ? Renan Luce s’est enfin accordé une pause. Il lui fallait se ressourcer, prendre le temps et profiter de sa nouvelle paternité – il est marié à Lolita Séchan, la fille de Renaud. “On me disait : tu vas voir, être père, ça va t’inspirer. Tu parles ! Au départ, ça ne m’a rien inspiré du tout. Tout ce que ça m’a inspiré, c’est de vouloir passer du temps avec ma fille et de profiter de ce bonheur !
Pour moi, l’écriture est, si ce n’est un repli sur soi, une introspection. Pendant un moment, je n’étais pas du tout dans cette démarche-là. Il m’a fallu un peu de temps pour avoir envie de repartir dans ces moments très solitaires.”

Et puis l’envie est revenue. Renan Luce a retrouvé sa guitare, son stylo et sa solitude. Le mois dernier est paru son troisième album, D’une tonne à un tout petit poids (Barclay). Ce disque, il l’a enregistré chez lui, dans cette ferme qu’il s’est offerte, à Saint-Jean-du-Doigt. À une vingtaine de kilomètres de Plourin-lès-Morlaix et de la maison familiale que ses parents ont quittée pour s’installer dans le sud de France. “Quand je suis parti, j’avais 17 ans. À l’époque, c’était : ciao, je vais vivre ailleurs, vivre d’autres choses et je ne reviendrai pas. Dix ans plus tard, ça m’a pris. J’avais besoin de retrouver cet endroit où sont conservés tous mes souvenirs. J’ai du mal à l’expliquer. Mais ici, il y a ce truc. Je me sens bien,  dans cet environnement que je connais par cœur. Je me sens chez moi. Tout simplement.” 

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Commentaire de gougnard le 20 janvier 2015 à 15:21

c'est un excellent auteur compositeur j'ai toujours beaucoup de plaisir a ecouter cse chansons

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