Loin de moi la volonté de vouloir ré-écrire le conte persan publié pour la première fois en 1557 à Venise. Je fais référence ici à l'histoire des Trois Princes de Serendip, partis en mission, comme je le suis dans ma quête actuelle, pour y trouver une vérité. Ils y feront d'ailleurs des découvertes d'apparences anodines, comme je le fais actuellement. Ces dernières se révèleront au fur et à mesure indispensables à la poursuite de leur voyage et je poursuis aussi le mien.

Pourquoi j'écris cela ? Je pense qu'il s'agit ici d'un état des lieux, que je me donne à voir, à travers une histoire, celle de la sérendipité.

Pourquoi ce terme ? Parce qu'il évoque le fait de découvrir des choses qu'on ne cherchait pas à l'origine.

Qui l'a inventé ? C'est Horace Walpole, un romancier anglais, qui , en 1754, crée le mot Serendipity, en référence au conte des Trois Princes de Serendip.

En 2016, je vois que les recherches que je mène sur le réseau social Facebook en formation, en quête d'y trouver des éléments didactiques et pédagogiques, me mènent peu à peu vers une autre sphère réflexive. Je suis inquiète, déçue, pensive, songeuse, car les représentations que j'en avais étaient autres.

Mon voyage, en qualité de formatrice chercheuse, princesse aux deux statuts, qui bascule sans cesse d'une posture à une autre, me guide vers d'autres chemins d'analyse : notamment celui de l'empowerment des communautés d'apprentissage que je côtoie au quotidien.

Tel Christophe Colomb, voulant atteindre l'Inde par l'ouest, je me retrouve sur une autre terre où le pouvoir, silencieux, s'ancre dans les communautés, cachées dans les réseaux. Je suis d'abord venue y voir comment les apprenants pouvaient apprendre, ensemble et comment les formateurs pouvaient interagir pour les motiver.

J'y perçois finalement d'autres choses, un jeu de pouvoirs, d'autres identités, comme s'il se trouvait, sur la toile, tissée par ce réseau, d'autres communautés, encore non identifiées, prêtes à agir et à prendre une place, autre que celle attribuée dans la classe.

Mon voyage n'est donc pas linéaire, car je navigue, tel l'internaute, dans les rangées de la bibliothèque universitaire de Rennes 2, mon œil scrute, regarde, cherche, fouille, je suis la princesse aux mille livres. Je me balade, entre les lignes, je m'endors sur quelques pages, je fais des escales en bibliographies, je change d'itinéraires poussée par quelques auteurs, inspirée par ma curiosité et ma soif de savoir.