Croaz du ou  Gwenn ha du ?

 

Origine du Gwenn ha du ou drapeau à bandes

 

Ce drapeau a été dessiné d’après le blason de Rennes par un étudiant rennais, Morvan Marchal, pour le Cercle Celtique de Paris à la demande de son directeur, Eugène Régnier. Lancé en 1920 à Paris, il fut adopté vers 1925 par le Parti Autonomiste. En 1937, un architecte l’arbora sur le Pavillon breton au Village des Provinces Françaises à l’exposition de Paris.

 

Morvan Marchal prétendait faire de son drapeau, calqué sur le drapeau des Etats-Unis, l’emblème moderne de la Bretagne Fédérale et Fédéraliste. Les juristes lui répondirent avec un argument qui ne tolérait pas de réplique :

« Pour que l’on puisse parler de pavillon national, il faut qu’il s’agisse d’un emblème qui flotte ou ait flotté sur un pied d’égalité avec les pavillons des autres pays, à la poupe des navires, sur les troupes en marche, en tous lieux où un État doit manifester le signe extérieur de sa puissance. »

Le drapeau à bande ne répondait à aucune exigence du drapeau national.  Exit le Gwenn ha du que l’on voit partout actuellement et qui n’a aucune légitimité.

 

Le drapeau herminé

 

Ce drapeau à l’origine n’en est pas un. Il dérive de la bannière de Pierre Mauclerc, deuxième fils de Robert II, comte de Dreux et de Braine et de Yolande de Coucy. Pierre naquit vers 1187 et mourut le 22 juin 1250. Par son mariage, en décembre 1213 avec Alix de Thouars, héritière du duché de Bretagne, il porta toujours les mêmes armoiries, celles de son père, qu’il brisa d’un franc quartier d’hermines.

 

C’est Jean III (1312-1341) qui changea ces armes pour un écu d’hermine plain, qui apparaît, pour la première fois sur un sceau de 1316.. Ces armes nouvelles deviennent celles de la Maison ducale. Cette bannière d’hermines que Charles de Blois et Montfort se disputaient à Auray, n’était qu’un emblème légitimiste, la marque de l’autorité des Ducs à l’intérieur du pays, leurs armoiries personnelles. Dans les guerres  étrangères et les rencontres internationales, sur terre et sur mer, ce n’est pas la bannière, ce n’est pas l’oriflamme d’hermines qui symbolise la présence du peuple breton, c’est la Croix Noire (Croaz du). Pareillement, les Ecossais distinguèrent constamment la Croix de Saint-André, qui est leur drapeau, du Royal Scotch à Lion Rouge, qui était l’étendard de leur souverain. Il est à remarquer que l’Ecosse et la Bretagne sont les deux seuls pays celtiques qui aient constitué des États au sens moderne du mot, alors qu’elles sont les deux seules nations, à leur époque, à posséder des drapeaux comme les États indépendants contemporains à elles.

 

Le drapeau à Croix noire (Croaz du)

 

Ce sont les Croisades qui donnèrent naissance aux premiers emblèmes nationaux afin de distinguer entre elles les différentes nations qui mêlaient leurs chevaliers dans les combats en vue de délivrer le saint Tombeau du Christ. Le pavillon blanc à Croix noire fut donné à la Bretagne par le pape Urbain II lui-même qui le remit au duc Alain Fergent en 1095. Au camp de Gisors en 1188, la Croix Noire distingue les Bretons des Français, des Anglais et des Flamands qui arborent respectivement la Croix Blanche, rouge et verte. Tant que durera l’État Breton, la Croix Noire figura constamment sur les uniformes militaires, les enseignes de l’armée et les pavillons de la marine bretonne.

Le Croaz du ne cessa jamais de flotter sur les navires bretons de guerre et de commerce étant le pavillon officiel de l’Amirauté de Bretagne jusqu’en 1789. 

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