Il est parfois des instants magiques où l'on se dit qu'une journée vaut la peine d'être vécue.
J'en ai, fort heureusement, vécu un certain nombre. Hier était un de ceux-là.

Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée d'aller voir "Intouchables".

J'avais vu, comme beaucoup, des bandes annonces.

Je m'attendais à une dose de misérabilisme et à un persillage de vaudeville moderne, agité.

La file d'attente, d'ailleurs, n'ajoutait rien à l'affaire. Si elles retentissent comme des caisses enregistreuses pour les producteurs, ces trop longues bandes de futurs spectateurs ne sont, et c'est dommage, pas un gage de qualité pour le public. Exemple navrant avec le dernier "Bronzés" dont j'espère qu'il est, vraiment,  le dernier car il était d'une nullité crasse.

Hier, rien de tout cela. Dès les premières minutes, la force comique d'Omar Sy s'est mise en route.
Mais contrairement à d'autres films, le rire n'est pas le seul attrait de ce film. En témoignent
les applaudissements après quelques minutes de silence qui succédèrent au mot "fin".
Je ne souscris pas, habituellement, à cette nouvelle mode, mais j'avoue qu'hier j'avais très envie de claquer mes mains à l'unisson.

N'en déplaise aux puristes du cinéma, souvent incapables même de faire une photo digne de ce nom, j'ai vu un film qui m'a touché et si la prestation de François Cluzet n'est pas une surprise (il était, toutefois, plutôt en retrait), j'ai vu un Omar Sy surprenant pour moi qui ne le connaissait que par "Service après vente".

Le tout d'une hilarité, mais surtout d'une humanité qui réconcilie avec "les gens".

En tous cas, je suis sorti de la salle avec encore une petite boule au fond de la gorge qui m'indiquait que je venais de voir un grand film.