Yvon Ollivier, magistrat et membre de l'institut culturel de Bretagne publie la Désunion française

Au cœur de cette campagne présidentielle, une nouvelle fois se pose la question du rapport à « l’autre », entre utile repoussoir pour gagner des voix et élément fort d’un choix de société. Qu’en est-il de l’unité de la nation fondée sur l’assimilation des différences lorsque le modèle ne fonctionne plus et s’égare dans la stigmatisation des « communautarismes » ?

Ce livre vient dénoncer l’illusion jacobine d’une société tournée contre la différence visible, qu’elle soit issue de l’immigration ou de nos vieilles nations basque, corse, occitane ou bretonne.
Le « communautarisme », concept méconnu des autres démocraties européennes, permet de contenir l’évolution démocratique en évacuant l’altérité de l’espace public.

Pour conforter cet objectif, la Nation est passée maître dans l’accaparement des plus hautes valeurs, notamment l’égalité, dont la sacralisation permet d’occulter la question sociale et la surprenante disparité entre les territoires, aboutissant à la domination d’une élite repliée sur elle-même.
Par quel sortilège la nation qui célèbre l’égalité a pu accoucher de la société la plus inégalitaire au plan culturel, territorial et social ? Plus on parle d’égalité et plus s’étend la « parisianisation » des élites L’inscription symbolique de la décentralisation dans la Constitution autorise l’intensification du centralisme parisien et la formation d’un « grand Paris » spoliateur. L’auto-ploclamation en « patrie des droits de l’homme » offre le loisir de se défaire des droits culturels qui s’imposent aux autres démocraties.
Cette situation induit une perte du sens de la transcendance et des plus hautes valeurs issues de la raison et de la tradition occidentale. La France a perdu le sens d’elle-même, ce qui est à la source du sentiment prégnant de désaffiliation sociale que l’on rencontre partout.
C’est encore la crainte qui est au cœur du besoin lancinant d’Etat et de protection, qui caractérise les Français et qui s’accorde mal avec le dynamisme nécessaire à la bonne insertion dans l’économie mondialisée.

Cette curiosité dans le concert des nations n’est plus tenable à l’ère démocratique. Si les vieux peuples de France souffrent du non respect des droits culturels, leur altérité est un atout pour faire évoluer la nation vers la reconnaissance de sa propre diversité. La République jacobine a échoué sur le terrain de l’égalité. Elle ne peut plus échapper à la représentation de la « désunion française ». Pour se soustraire au grand délitement, la nation devra puiser dans son essence universelle la force de se dépasser, pour refaire l’unité avec et non plus contre « l’autre ».

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Commentaire de Mohand Mestiri le 1 mars 2012 à 13:29

être Égaux  en droit ce n'est pas être identiques. Une société à besoin d'une grande variété de talents, de capacités, de personnalités et c'est pour permettre cette richesse,cette diversité qu'il est nécessaire que nous soyons chacun égaux en droit, toujours enrichis par nos différences? Ces différences sont la richesse d'une nation.

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