Témoignage d'Arash, demandeur d'asile politique

En 2009, Mahmoud Ahmadinejad est « réélu » Président de la République iranienne. Le « mouvement vert », mouvement révolutionnaire contre le gouvernement en place, prend forme en 2010. La répression est forte. Arash Azizi est venu en France, à Rennes, pour fuir ce régime. Il est un « demandeur d’asile politique ». Arash livre aujourd’hui son témoignage touchant, sans pathos. Récit.

 

Répression et désobéissance hiérarchique

Arash, originaire de Qazvin, est un jeune homme iranien policier, de 30 ans. Après la réélection du système en place, le régime de Mahmouh Ahmadinejad, la répression se fait de plus en plus violente. En 2010, ces mouvements prennent de l’ampleur.

Arash est envoyé dans la région de l’Ouest, le Kurdistan. En mai 2010, Arash et quelques collègues ont pour ordre de réduire à néant une grève kurde. Leur mission est d’arrêter tout opposant au régime. La suite, tout le monde la connaît. Les Kurdes sont pendus.

Contraire à ses aspirations, Arash refuse d’obéir. Il est emprisonné deux jours. Le jeune homme ne se démonte pas et souhaite démissionner de son travail. Le chef refuse.

Vivre caché dans la peur d’être retrouvé

Arash déserte son poste et se réfugie à Bavers. Sa famille le soutient. Pendant quatre mois, Arash vit caché dans cette ville. Mais la police est décidée à le retrouver coûte que coûte. Il faut vite réagir. Si Arash se fait prendre, il ira en prison. Ses principaux chefs d’accusation sont désertion de son poste et désobéissance aux ordres des supérieurs hiérarchiques.

Arash décide de quitter l’Iran car il n’y a plus « aucun chemin possible ».  Il laisse sa famille, sa femme et son enfant en bas âge sur place.

Son voyage tumultueux

En 2010, Arash part avec une cinquantaine de personnes à pieds dans les montagnes. Une fois la frontière franchie, il se rend en voiture à Istanbul, capitale turque. Arrivé là-bas, il va jusqu’à Nice caché dans un camion. Il reste six mois dans le Sud de la France à l' « Accueil de nuit » et rencontre Jamilah, jeune femme libyenne. Il la suit à Rennes.

Arash Azizi est depuis neuf mois, à Rennes. Ici, il trouve qu’il est beaucoup plus aidé par la Ville dans ses démarches. Il a une maison grâce au CADA. Mais il se sent seul. Il ne peut pas travailler hormis « le travail dont les français ne veulent pas ». Alors, il apprend le français. Il erre sur Internet. L’intégration est difficile. On croit souvent qu’il vient pour « prendre les emplois des français ».

« Je suis un étranger en France et dans mon pays »

« J’avais une famille, j’avais un emploi, j’avais tout là-bas », dit-il. Il trouve que sa lutte pour les Droits de l’Homme dans son pays est vaine. Il regrette d’être parti. « Je vis avec mon souvenir en Iran », dit-il, nostalgique.

Arash aimerait pouvoir continuer à étudier, en France. Le problème, c’est qu’il ne se sent chez lui nulle part. Il est un étranger dans son pays et en France. Ce qui fait vivre Arash, en ce moment, c’est l’Espoir. Pour son pays. Et de revenir un jour chez lui, parmi les siens.

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