Lorsque nous avons décidé de lancer Ar C’hannad, nous l’avons fait avec très peu de moyens. L’espoir était de réussir, par le contenu, à attirer de nouveaux abonnés qui nous permettraient de nous développer petit à petit et d’enrichir notre offre éditoriale. Mais les difficultés sont multiples et nous empêchent pour l’instant de vous mobiliser et vous fidéliser autant que nous le souhaiterions, nous avons donc décidé de tenter autre chose.

Car malgré cela, nous avons toujours pour ambition d’explorer de nouvelles pistes, de répondre à de nouvelles questions concernant la Bretagne et de comprendre au mieux les tendances qui s’y développent, pour tenter au mieux de vous les retranscrire et de vous donner les clés pour mieux comprendre tout ce qui peut se passer sur un territoire aussi vivant mais également dans le monde.

Au cours de l’année 2014, l’actualité politique européenne a été dominée par la campagne sur le référendum pour l’indépendance en Ecosse. Un sujet qui, à mesure que les sondages donnaient une possibilité de victoire pour le « oui », a fortement inquiété la classe politique européenne dans son ensemble. La principale raison invoquée a été la crainte de voir s’ouvrir une boîte de Pandore, qui viendrait toucher ensuite le reste du continent. Cet argument, il a été, entre autres, avancé par la Commission européenne pour expliquer son espoir que le « non » à l’indépendance l’emporterait.

Si le risque de contagion est avéré en Catalogne ou dans les Flandres, où le mouvement indépendantiste est historiquement fort et le débat politique sur la question très présent, la crainte de la Commission européenne semble cependant peu fondée, tant il paraît pour l’heure assez difficile de voir d’autres territoires tenter d’obtenir leur indépendance. En France en particulier, si l’on pense nécessairement à la Corse, le Pays Basque, la Savoie ou la Bretagne, la question de l’indépendance ne semble nulle part à l’ordre du jour.

Il n’en reste pas moins qu’une partie de la population, en particulier en Bretagne, s’exprime régulièrement en faveur de l’indépendance. La dernière enquête d’opinion en la matière remonte à 2013 et avait été commandé à l’institut Ifop par le magazine Bretons. Il mettait en avant que 18% des personnes interrogées se prononçaient en faveur de l’indépendance, une proportion qui atteignait même les 30% chez les moins de 30 ans. Si ces résultats sont bien faibles comparés à ce qui peut s’exprimer sur un sujet identique en Ecosse et Catalogne, ils présentent la particularité d’être élevés dans une région où le débat politique sur l’indépendance n’existe pour ainsi dire pas. Par ailleurs, il s’agit du score le plus élevé en la matière en France, les Corses ne se prononçant qu’à 12% en faveur de l’indépendance.

Dès lors, une question se pose: le débat sur l’indépendance écossaise, avec la proximité culturelle qui vient s’ajouter entre les deux régions, a-t-il eu un effet sur l’indépendantisme en Bretagne? C’est une question qui semble logique si l’on veut savoir dans quelle mesure le risque de contagion invoqué a, ou non, une réalité. C’est aujourd’hui à cette question qu’Ar C’hannad souhaite donc répondre. Car il nous semble intéressant de voir dans quelle mesure un débat politique majeur dans un autre pays européen peut influencer, ou non, les idées et les positions des Bretons.

Pour réaliser cet objectif, nous avons donc décidé de mener une campagne de crowdfunding, qui nous permettrait de financer une enquête que nous ferons réaliser par l’institut Ifop. Pourquoi cet institut? Tout simplement parce que c’est celui auquel le magazine Bretons a fait appel, il nous semblait donc intéressant d’avoir à peu près le même échantillon, sur les cinq départements, afin de mieux mesurer une éventuelle variation. Plus que connaître la vraie volonté d’indépendance des Bretons, l’objectif est donc de voir si la question écossaise les a influencé. Pour le débat politique sur l’indépendance, il ne relève pas de notre rôle de média mais bien de celui de la classe politique, qui en fait ce qu’elle veut.

En attendant, pour répondre donc à ces questions, nous avons plus que jamais besoin de vous. A notre connaissance nous menons une opération unique: ce doit être la première fois qu’une enquête d’opinion sur des questions politiques sera réalisée grâce au crowdfunding. Nous comptons donc plus que jamais sur vous pour nous permettre de financer ce sondage et apporter ainsi de nouveaux éléments de réflexion sur les idées politiques des Bretons. Votre aide peut être multiple, financière bien entendu, en vous rendant sur le lien ci-dessous pour participer à la collecte, mais également en faisant connaître cette campagne à votre entourage et au-delà. Plus que jamais, nous avons besoin de vous!

Et pour nous aider, c’est sur le site breton Base Jaune que cela se passe, sur le lien suivant: https://basejaune.com/archannad