De tous les candidats aux Présidentielles de cette année, une évidence s'impose pour quiconque se revendique de gauche: s'il y en a un qui semble apporter quelque chose de neuf, c'est bien J.L Mélenchon porté par le Front de Gauche. Et en cette période de crise grave, il est clair que quelque chose doit changer. Car entre N. Sarkozy (UMP) et F. Hollande (PS), il y aurait une sorte de continuité dans le fonctionnement politique de notre pays, une urgence de sortie de crise s'imposera dans leurs programmes, amors: devons-nous continuer avec cette politique liébrale qui a prouvé ses limites, ou devons-nous nous succomber à la 6ème République défendue par le Front de Gauche ? Cornélien dilemne non ?

 

* Le vote de l'âme ?

 Devons-nous faire passer au 1er plan nos aspirations démocratiques régionalistes, pur ne pas dire fédéralistes ? Dans cette perspective, quels sont les candidats qui défendraient le mieux nos intérêts: E. Joly (EELV), F. Bayrou (MoDem) ?

Ce que nous sommes, nous le resterons quel que soit le futur Président, alors devons-nous faire passer nos intérêts avant ceux de la nation ? Résoudre la crise est incontournable, elle touche la majorité de nos concitoyens, sans oublier nos frères européens (Grecs, espagnols, italiens...).

Notre démocratie est en danger, nos concitoyens découvrent seulement il y a peu, que notre pays n'est pas dirigé par nos élus, qu'ils sont au contraire sous la houpe du monde de la finance et des assurances, sous la dépendance de grands groupes bancaires, industriels, pharmaceutiques, qu'ils doivent "allégeance" aux directives européennes. Nos particularités et nos intérêts régionaux sont débattus à Strasbourg quand ce n'est pas à Paris, sans consultation citoyenne autre que par leurs représentants déposant tel ou tel projet de loi. Alors oui, nous aimerions que nos intérêts soient un peu plus pris en compte !

 

* Le vote utile ?

Eviter le spectre de 2002 et le séisme politique qui suivit la défaite de L. Jospinb au 1er tour des Présidentielles doit-il influencer notre décision ?

Afin d'éviter de devoir choisir au second tour pour deux candidats qui sont aux antipodes de nos idées (N. Sarkozy/UMP - M. LePen/FN) devons-nous "voter utile" ? Cela reviendrait à voter F. Hollande (PS)  afin qu'il soit confronté au second tour au favori de l'UMP. Je ne dis pas aus sa qualification au second tour soit garantie à 100 % pour N. Sarkozy, mais le bon sens et sa représentation électorale tendent à le garantir malgré tout.

Une fois encore, "voter utile" reviendrait au bipartisme présidentiel et au sempiternel duel droite-gauche au second tour. Comme si un président pour notre pays ne pouvait pas être issu d'un courant ni-gauche ni droite ! Nu doute que les idées neuves d'autres candidats seront repris en compte, mais les deux favoris des sondages imposeront-ils un réel changement dans notre société ?

 

* Le vote de coeur ?

S'il y a un candidat qui attire et intéresse par ses belles paroles, c'est bien J.L Mélenchon. Mais parle t-il juste ? A chacune de ses interventions, il semble être celui qui sait être le plus proche de ses concitoyens. Il parle simple, sans langue de bois, pas de paroles alambiquées, sa détermination paraît sans faille, ses épaules larges et une indépendance à ses propos tranche avec les idées habituelles avancées par les autres candidats, au point que certaines soient déjà reprises. Bref, il est peut-être le Président qu'il nous faut demain. Il n'empêche:

Je n'oublies pas ! A lors qu'il était Ministre Délégué à l'enseignement professionnel sous la tutelle de J. Lang (Ministre de l'Education), c'est lui qui bloqual'intégration de Diwan dans le service rénové de l'enseignement public. Dans le quotidien Libération, il s'en est pris à J.Y LeDrian, président du Conseil Général de Bretagne, pour avoir fait alliance avec des militants bretons en 2004. Plus récemment, il a critiqué F. Hollande lorsque ce dernier proposa de transférer aux régions un pouvoir règlementaire afin de pouvoir adapter les lois votées au Parlement aux réalités de chaque région. Il tombe sous le bon sens que els lois votées à Paris aient des applications diverses selon les réalités propres à nos régions, et qu'elles ne soient pas appliquées "stricto-senso" en respect d'un texte techno-bureaucratique qui n'aura pas tenu compte des particularités de chacune de nos régions. La France est plurielle ! Difficile do'oublier donc, que le candidat du Front de Gauche est un candidat anti-Diwan, républicain centraliste et jacobin.

 

Une idée "neuve" est apparue dans les discours politiques de ces dernières semaines: le "produit en France" ou comment sortir de la crise en consommant ce qui est produit en Fran,ce. Cette orientation de la consommation ayant pour but de sauvegarder des emplois, et "induiment le pouvoir d'acaht, est confrontée à la concurrence déloyale de produits étrangers.

Cette prise de concience doit être nationale, tous les acteurs économiques doivent en prendre concience, collectivités territoriales inclues, même si à cette heure, les budgets sont serrés. Il n'empêche: que penser lorsqu'une mairie  (Tours) octroie le marché du granit pour le tramway de la ville à une entreprise chinoise proposant un coût inférieur de 30 %  à celui proposé par des producteurs bretons, transport et délais non-inclus ? Que penser lorsque Renault délocalise depuis dix ans alors qu'au même moment Volswagen produit de plus en plus en Allemagne ? Toutes les entreprises ne délocalisent pas, leurs marges en France sont moindres mais beaucoup résistent non ?

 

" Une et indivisible " est notre République !

La quasi-totalité des dix candidats nous le scande à chaque occasion, rappelant les principes d'égalité de notre constitution. Il n'empêche:

Les inégalités se retrouvent à tous les niveaux: les salaires des femmes restent inférieurs à celui des hommes, la représentation des femmes au Parlement n'est pas proportionnelle à l'électorat féminin, les arrêts de justice ne sont pas les mêmes à Saint-Denis qu'à Bordeaux (pour des faits identiques), les plus riches bénéficient d'exonérations fiscales alors que les moins aisés des imposables doivent rogner sur leurs budgets pour payer leurs contributions, la Corse bénéficie de pouvoirs que d'autres régions n'ont pas, les alsaciens bénéficient de deux jours fériés de plus que les autres français.......

Les forces vives de la France c'est nous tous ! La force de la France repose sur ses régions, sur les particularités de ses territoires, sur les identités de tout un chacun. La combinaison de toutes ces singularités en fait sa force, et il est aussi erroné qu'injuste, d'empêcher une région de se développer sous couvert d'un intérêt national qui pourrait être mis à mal si une de ses régions gagnait en indépendance.

 

* Pour ceux qui comme moi sont bretons, corses, basques, alsaciens etc.:

Comme beaucoup j'en ai assez de me justifier sur mes origines ! Je me suis faits aux railleries de certains qui voient en moi un traditionnaliste d'un temps révolu, un indépendantiste d'un autre temps, voire parfois de fasciste.... 

 

Ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi, à l'étranger, que vous soyez face à un anglais,  à un irlandais, ou quiconque connaisse un peu la France, tous vous placeront Nantes en Bretagne, alors qu'en France même, on vous parle de "Pays-de-Loire" ? Curieux non ?

 

Je suis fier de ma bretonnitude et je serais fier d'être français si notre pays reconnaissait nos identités régionales, tout comme les peuples que la France défend à l'étranger. La nation bretonne existait bien avant que la France était encore divisée, en guerre perpétuelle.  Elle n'est pas seulement une région parmi d'autres, touristiques et au folklore encore vivant. Le Gwen Ha Du n'est pas seulement un joli drapeau, il représente tout un peuple qui a payé un lourd tribu  pour que la France puisse défendre ses frontières ou/et ses idées. La France en fait telle autant pour notre région ? 

 

Je ne citerai qu'un exemple, celui de la taxe professionnelle commuée en 2010  en CET (Contribution Economique Territoriale), changement argumenté par un allègement fiscal pour les entreprises. La CET est fixée par l'Etat et non plus par les régions, une contribution régionale qui ne garantit aucunement un retour proportionnel aux efforts consentis. 

 

Vous êtes-vous demandé pourquoi il y avait si peu de locuteurs breton ou gallo (10.000) en comparaison à l'alsacien (36.000) ou  l'occitan (25.000) par exemple ? N'est-ce pas le résultat de politiques successives qui ont dépensé temps et argent pour réduire ou contenir une identité qui dérange ? Or, toutes les langues font partie du patrimoine français, elles constituent une richesse et non pas un handicap. Elles sont ce que nous sommes, porteuses d'une histoire qui constitue notre patrimoine, définissent nos racines, nous aident à nous connaître et nous avantagent pour l'ouverture aux autres.

 

 

           Après réflexion, et quasi à contre-coeur, mettre au second plan ma bretonnitude semble être l'option anti-surprise, celle qui consiste à penser avant tout au bien pour la nation, à brève échéance: mettre en parenthèse ses intérêts personnels,  suspendre ses souhaits de réunification de la Bretagne et ses désirs de reconnaissance de  l'identité bretonne et voter pour le candidat le plus à même d'empêcher toute mauvaise surprise au second tour - eviter de devoir choisir entre UMP et FN. 

 

Les présidentielles ne sont qu'une étape, suivront les législatives et d'autres consultations, et dans les soutiens de F. Hollande certains soutiennent les causes régionales, d'autres au contraire, ont d'autres prérogatives, notamment J.M. Ayrault (Député-Maire de Nantes). Il nous appartient de les remettre à l'ordre du jour une fois les élections passées.

 

 

 

Beaucoup se sont détournés de la politique, lassés des mensonges de tous bords, lassés de se rendre compte que mandat après mandat, le pouvoir d'achat des français ne se détériore et dépend de plus en plus de décisions prises en dehors de nos frontières. L'internationalisation a mis à mal notre indépendance, il ne faut pas le nier mais simplement en avoir concience afin que le peuple français puisse reprendre son destin en main. Cela commence par le choix des urnes. Sauf erreur de ma part, l'actuel Président n'a pas été élu par la majorité de l'électorat français, 45,6 % des inscrits au 2nd tour (25,75% au 1er tour), sa représentativité est minorée, son programme n'était pas celui de la majorité du peuple, bon nombre de ses actions quinquénales n'étaient pas souhaitées par le peuple français. 

 

          Mon coeur est noir et blanc et mon âme est celte. Il n'y a là aucune incompatibilité à être breton et français ! Refaire l'histoire n'est pas mon combat, je souhaite simplement qu'elle soit respectée, que cessent les dénis, que cessent des dépenses inutiles en communication pour créer une identité factice etc. Beaucoup de mes frères de sang regrettent que nos valeurs ne soient pas prises plus en compte, reprochent à nos élus de ne pas ouvrir les yeux et d'admettre ne serait-ce que cette fois, que le salut du pays passe par une autre vision de la France. Nous souhaitons qu'elle respecte ses concitoyens, leurs identités, au même titre que tous ceux qui viennent à devenir français en y apportant leur culture. La France n'en serait que plus grande si elle était fédérale, si elle prenait concience que sa force réside dans l'association naturelle des forces de ses peuples plutôt que dans une assimilation forcée. Je souhaite qu'elle s'aligne sur la volonté des peuples européens pour que tous ayons les mêmes droits,  ce que d'autres pays ont compris. Il est temps que la France retrouve sa réactivité, qu'elle soit plus visionnaire à défaut d'être "avant-gardiste".

 

Ces mots ne sont que le reflets de mon âme...

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