Des affronts qui prouvent que nous devons bouger !

Des affronts qui demandent à ce que nous bougions !

Sans doute l'avez-vous remarqué: depuis quelques mois, il vogue dans l'air comme un cumul d'affronts envers le Gwen-ha-Du, envers la nation bretonne ! Ces affronts sont-ils une réponse au texte de Le Fur et De Rugy qui fut adopté par l'Assemblée nationale en janvier dernier, à la présence de bretons dans le gouvernement Ayrault ?

J'ai un fils et je voudrais qu'adulte, au soir de ma vie, il se souvienne de l'importance de prendre du recul devant toute information venant à lui, des médias classiques, d'internet. Je voudrais qu'il puisse être fier d'avoir eu un père qui s'est battu contre l'ignorance des uns, ignorance née d'un pouvoir étatique jacobin qui s'est évertué à cacher des vérités historiques, à dissoudre un peuple, son identité et sa culture.
Pour ce qui le concerne, j'aurais échoué dans la perspective qu'il se sente un jour breton; né en région parisienne, il se sent parisien, et la bretonnitude de son père ne suffira pas. Je souhaite seulement qu'il comprenne un jour, ma démarche, celle d'un homme qui revendiquait son identité bretonne, qu'il comprenne la mélancolie qui m'anime lorsque je ne suis pas au pays, qu'il comprenne ma colère lorsque l'actualité s'en prend à la Bretagne ou à l'un de ses symboles.
Un jour viendra où il prendra concience que l'identité de chacun est importante, et qu'il est vital de savoir d'où l'on vient pour tracer son chemin sans se perdre en cour de route. Un jour viendra où il comprendra les origines du déclin de la France dans le monde, qu'elles sont loin les Trente Glorieuses, qu'il est loin le siècle des lumières, la France qui tirait ses richesses de ses régions, de ses colonies.

Pour l'heure, il esquisse des sourires lorsqu'il me voit partir rejoindre mes frères bretons, le Gwen-ha-Du sur les épaules, pour une manifestation en Bretagne ou sur Paris. Il ne comprend pas vraiment tout ce qu'il représente. Il peine à comprendre que je m'emporte lorsque des médias nous mentent, qu'il s'agisse de la Bretagne ou pas, il sait cependant que les médias rapportent des informations que l'Etat accepte de partager aux citoyens, qu'ils possèdent le pouvoir de contrôler un peuple, de transmettre une histoire, pas toujours la vraie histoire.

- Il ne comprit pas ma stupéfaction le 14 juillet dernier, lors du discours prononcé par une bretonne, lisant un texte de Gambetta devant la tribune présidentielle. Aussi m'a t-il fallu lui expliquer que ce même Gambetta avait constitué une Armée de Bretagne en 1870 pour détruire ce qui pouvait rester de forces chouannes. Près de 60.000 bretons volontaires pour aider la France périrent ainsi dans le camp de concentration de Conlie, et ceux qui survécurent furent envoyés sans arme pour servir de chaire à canons prussiens. Aussi comprend-il mieux maintenant l'affront ressenti par tout breton qui se respecte... Quel a été le ressentie des membres bretons du gouvernement ?

- Que dire du MSC Flaminia en juillet 2012 et avant lui, le TK Bremen en 2011: en échouant sur les côtes bretonnes, ces catastrophes auraient pu être évitées ou minimisées. Il en aurait été tout autrement si les décisions avaient été placées sous la compétence d'autorités maritimes locales ! Ne tombe t-il pas sous le bon sens qu'une décentralisation des compétences serait opportun pour faire face à ce genre de déconvenues ?

- Que notre Gwen-ha-Du soit viré "manu-militari" des tribunes olympiques de Londres lui paraît anecdotique. Mais en lui expliquant qu'il en fut de même pour le drapeau basque, et que les ces interdictions allaient à l'encontre du règlement olympique, lequel stipule que seuls sont autorisés sur le site olympique les drapeaux des nations représentées et des régions "sous-ombrelle" de ces mêmes nations, l'anecdote initiale devînt alors pour lui, une interrogation suspecte.

- En décembre dernier, mon fils put découvrir à Saint-Nazaire, l'un des plus beaux voiliers du monde, le Belem. Né à Nantes en 1896, depuis toujours le Belem pavoise breton en Bretagne administrative, mais jamais à Nantes.Inutile de vous rappeler pourquoi. Présent à Londres depuis le jubilée de la Reine, le Gwen-ha-Du a dû quitter le mat du Belem pendant les Olympiades, sur ordre de l'Etat Français. Et le fiston de se demander pourquoi le gouvernement intervient pour ça, comme s'il n'y avait pas de décisions ou d'interventions plus importantes vers lesquelles une urgence prévaut !


Il est pour l'instant étrange de constater le mutisme général de la communauté bretonne résidant à Paris et ïle-de-France à l'égard de ces derniers évènements, et il en est de même pour les injustices précédentes, pour la réunification de la Bretagne, pour la ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales et Minoritaires, cette dernière étant, je le rappelle, une des promesses électorales de F. Hollande. Comme si le pouvoir étatique avait eu raison de notre identité, les années passant, l'âme bretonne des exilés sur la capitale s'est dissipée, laissant les Bagad ou Cercles de danse vivre dans leur cocon folklorique, ne gênant plus guère les exactions gouvernementales. Le caractère associatif de ces groupes empêcherait-il toute volonté de s'impliquer dans des revendications sortant de leur raison sociale habituelle, les crédits ou aides de l'Etat seraient-ils cette épée de Damoclès qui les autorise à s'exprimer dès lors que leurs actions ne sortent pas du folklore breton ?

La vocation du collectif "Bretagne Réunifiée/Breizh Adunanet" est de réunir tous les bretons de sang, de coeur ou d'âme, résidant sur la capitale ou ses environs, ceux qui ont des facilités pour se rendre à Paris. Il est apolitique, et nos revendications reposent sur trois points:
- Réunification de la Bretagne: une réparation historique mais aussi un enjeu économique s'inscrivant dans une logique cohérente,
- Ratification de la Charte Européenne des Langues Régionales Minoritaires Autochtones,
- Réforme territoriale.

Nos actions/manifestations se feront à des dates symboliques pour la nation bretonne, pour exemple, le 30 juin dernier, triste anniversaires que ceux du 30 juin 1941 et 1955, nous avons remis au Palais de l'Elysée, à Matignon et aux ministères de la Défense et de l'Intérieur, nos revendications. Notre prochain grand rendez-vous est fixé au samedi 26 juin, histoire de célébrer l'anniversaire de notre Duchesse Anne de Bretagne, un passage s'imposera à Matignon puisque notre 1er Ministre J.M Ayrault est né lui aussi ce même jour, en 1940.
Notre journée d'action se couplera avec nos partenaires de Bretagne Réunie section Idf, l'union est de mise.

Pour beaucoup d'entre nous, il n'y a aucune incohérence à se sentir Français tout en gardant le sentiment d'appartenance à notre communauté bretonne (il en est sans doute de même pour les Alsaciens, Basques, Corses, etc.). Tous pouvons vivre en harmonie avec la République, pour peu que ses préceptes ne trouvent pas de contradictions dans les faits.
Nos identités régionales, nos cultures, nos langues constituent nos racines, la France est constituée de la convergence des richesses de ses régions, nos différences ne constituent aucunement une division et n'entre pas en contradiction avec le caractère "une et indivisible" de notre République que beaucoup d'élus aiment à rappeler pour s'opposer à l'octroie de droits spécifiques. Et pourtant ! La Corse dispose de droits spécifiques (Assemblée), idem pour l'Alsace (statut particulier à l'égard de son appartenance passée à l'Allemagne, 2 jours fériés supplémentaires, droits sociaux et juridiqueS aménagés etc.) et dans le même temps l'Etat français s'oppose toujours à une réunification de la Bretagne, certains allant jusqu'à dire qu'un tel changement de région ne pourrait se faire que sous une VIème République alors que le départ de la Corse de la région PACA se fit avec souplesse, sur Décret.

La richesse de la France repose sur sa diversité, elle est multiple, elle est riche de ces différences, et cela doit profiter à chaque culture, la finalité étant d'accroître son rayonnement dans le monde. Aussi, conduire une politique d'uniformisation à outrance est une erreur, car c'est éloigner les concitoyens de leurs racines, et modeler une identité sans corps qui risque de se noyer dans cette Europe, au même titre que cède le pas, peu à peu, le français au profit de l'anglais.

Par respect envers mes ancêtres mais aussi pour donner à mes enfants la chance de vivre dans une réelle démocratie respectant tous ses concitoyens, toutes cultures confondues, nous refusons de nous laisser endormir, et espérons que vous prendrez concience que notre destin est entre nos mains, pour peu que l'on agisse unis. Se déplacer aux urnes est un devoir pour chacun mais insuffisant car il est utile de rappeler à nos représentants qu'ils sont élus pour nous représenter et la tendance à faire passer les destins personnels ou ceux de l'Etat bien avant celui des intérêts régionaux a déjà fait ses preuves.

"BRETAGNE RéUNIFIéE / BREIZH ADUNANET":
breizh.adunanet@gmail.com
breizhadunanet.bertaeynagereaey@groups.facebook.com
jimafuron44@gmail.com

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